auditorium Robert-Poujade

Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice

Bâtiment surplombant le boulevard de Champagne, l’auditorium-opéra constitue une porte contemporaine de la ville de Dijon de 200 m de long de pointe à pointe. Le parti architectural et urbain de cet édifice se définit comme une amorce de raccordement aux programmes immobiliers en devenir du quartier. Par ailleurs, le plan-masse en forme de piano à queue avec son front bombé cadre la place Jean-Bouhey. Cet équipement se compose de deux grands volumes triangulaires, le bâtimentsocle et le bâtiment-pont, par lequel s’effectue l’entrée du public située à 12,60 mètres au-dessus du niveau de la rue. Les façades sont recouvertes de pierre de Chassagne flammée. Un puits de lumière elliptique traverse verticalement le bâtiment-pont. Une sculpture métallique monumentale ferme la courbe le long de la cage de scène. Le volume général du bâtiment s’inscrit dans la composition courbe qui ceinture le quartier. L’accès se fait par un hall d’accueil surplombant le boulevard de Champagne. De là, on dispose de vues dominantes à travers de larges parois vitrées, sur les boulevards de Champagne, Clemenceau et la place Jean-Bouhey. La salle de spectacles permet d’accueillir jusqu’à 1 611 personnes réparties en un parterre, deux balcons et des balcons latéraux. Cette composition engendre une volumétrie limitant sa profondeur. Alliée à un éclairage spécifique, elle offre la possibilité d’adapter l’ambiance et la perception de l’espace selon la nature des manifestations. L’accès se fait depuis le foyer réparti sur deux niveaux principaux. Le public dispose de plusieurs accès pour monter sur le parvis : ascenseurs, escalators et escalier hélicoïdal. L’entrée dans la salle se fait depuis 4 niveaux. Le niveau 1,20 m dessert le parterre et le café de l’auditorium, le niveau 8 m le premier balcon, le niveau 12,60 m le foyer haut et les balcons latéraux, le niveau 16 m le deuxième balcon. Les murs de l’ensemble des foyers sont recouverts par deux essences de bois exotiques (makoré et aniègré) soulignés par des joints en laiton brossé, les sols sont composés de granit de Colombie et de marbre rouge d’Alicante. Pour l’acoustique et la scénographique de l’auditorium, l’agence ARTEC de New-York, ayant pour références l’Opéra de Birmingham, l’Auditorium de Lucerne et plusieurs grandes scènes dans le monde, a travaillé sur deux éléments fondamentaux à savoir l’isolement et le traitement. Aux alentours de l’auditorium, la présence végétale se caractérise par de nombreux alignements d’arbres et quelques sujets isolés. Aux abords du bâti, le ressenti est principalement routier, notamment en raison du croisement de plusieurs axes de circulation importants au niveau du rond-point situé en face de l’édifice. Les aménagements paysagers des abords se résument essentiellement à ceux réalisés sur le boulevard de la Marne, qui proposent des fontaines qui s’égrènent sur toute la longueur du bâtiment, et du mobilier urbain pour inviter à l’arrêt, à l’ombre du double alignement d’érables. La toiture est partiellement végétalisée, offrant aux visiteurs une première scène agréable lors de leur traversée du bâtiment pour rejoindre la salle de spectacles. Les abords de l’auditorium sont majoritairement imperméables, mais les voies engazonnées du tramway et les quelques surfaces enherbées permettent au sol de retrouver un peu de « fraîcheur végétale » par endroit.

— Histoire

Les premières études concernant l’auditorium ont été décidées par le conseil municipal du 14 novembre 1988. L’auditorium de Dijon a été porté contre vents et marées par le maire Robert Poujade. La future salle de concert doit s’inscrire dans un vaste programme d’urbanisme du quartier Clemenceau avec réorganisation du palais des expositions et de ses accès, restructuration du palais des congrès avec création d’une salle de 600 places, d’un parc de stationnement, d’une cité des affaires et d’un centre commercial actuellement ajourné. L’auditorium s’installe donc dans le faubourg nord de Dijon, en limite de centre-ville, sur un axe majeur de circulation, aujourd’hui emprunté par le tramway. Le nouveau quartier, résolument contemporain, souvent qualifié de « city dijonnaise », accueille ainsi 47 000 m2 de bureaux, un palais des congrès et des expositions, la tour Elithis (premier Bepos au monde), la tour Marbotte Plaza, et le rectorat de l’académie de Dijon (dessiné par Rudy Ricciotti). Ce paysage urbain est décrit comme une « série « d’objets » posés çà et là sans continuum de morphologies, ni de style. Du « déjà vu », du déjà vécu… Un paysage lisse, ordinaire, sans relief. » Néanmoins, les bâtiments adoptent des teintes de matériaux harmonieuses, ce qui confère une certaine unité à l’ensemble. Bien qu’étant très visible en vue aérienne, la forme du bâtiment qui évoque un piano à queue n’est que difficilement perceptible sur place. En mai 1991, est désignée l’équipe lauréate d’un concours international : l’agence Architectonica, sous la direction de Bernardo Fort-Brescia. Le chantier débute en août 1995, la réception des travaux a lieu en septembre 1998.

— Adresse

place Jean Bouhey
Dijon

Bourgogne-Franche-Comté

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