Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice— Histoire
Le campus universitaire d’Orléans-La Source, mis en service à partir de 1966, n’a cessé depuis de s’étendre par la construction de nouveaux bâtiments destinés à améliorer les conditions de vie et de travail des étudiants. L’arrivée du tramway, en l’an 2000, s’est accompagnée de nouveaux chantiers tel celui de la bibliothèque universitaire de sciences. Remporté en 1998 par l’agence Lipsky+Rollet, le programme est diminué de moitié par suite de compressions budgétaires. Finalement terminé en 2005, le bâtiment remporte immédiatement un succès critique auprès de la presse architecturale, concrétisé la même année par l’obtention de la prestigieuse Équerre d’argent. Situé au nord du campus, le bâtiment est implanté immédiatement au sud de la station de tramway. De plan rectangulaire, la bibliothèque suit une organisation assez simple : l’accès s’effectue par un vaste portique ouvrant, depuis la rue, la perspective visuelle vers le lac. Passé le hall et la banque de prêt, le lecteur trouve une grande salle de lecture entourée, sur trois côtés, par une mezzanine au premier niveau et surplombée, en son centre, par la boîte rouge de présentation des ouvrages, s’élevant jusqu’au plafond du deuxième étage. Les salles de travail en groupe et les espaces dédiés aux chercheurs sont elles aussi, en mezzanine, closes dans des formes trapézoïdales en contreplaqué teinté d’un rouge acajou contrastant avec le béton brut poncé de l’ossature. Outre l’escalier principal placé dans la boîte rouge, les circulations verticales sont assurées par quatre escaliers reportés dans des massifs d’angle. Les façades, constituées en pleine hauteur de deux feuilles de polycarbonate séparées par un vide d’air, diffusent de chaque côté de la bibliothèque une lumière tamisée et homogène. Le même matériau, revêtu d’une couche métallisée, fait office de brise-soleil en façade sud, les lames verticales et mobiles, manipulables directement par les lecteurs, conférant à la bibliothèque une peau scintillante face au plan d’eau. Un système de ventilation naturelle permet enfin au bâtiment de se passer de climatisation. Conçue avec une extrême économie de moyens financiers, la BU de sciences d’Orléans est un exercice de sobriété à l’origine d’un vif débat lors de l’attribution de l’Équerre d’argent, récompense plus volontiers accordée à des programmes mieux pourvus. La qualité de Lipsky+Rollet tient pourtant à leur capacité à créer un édifice précis dans sa mise en œuvre de matériaux ordinaires et confortable à l’usage, notamment par une utilisation sensible de la lumière intérieure comme extérieure. Le bâtiment joue, en effet, de sa relation avec un environnement qualitatif et qu’il donne à voir, tout en s’insérant dans un réseau de flux de circulations auquel il participe avec son portique.
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