Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice
La construction s’inscrit dans le paysage urbain, en harmonie avec les édifices existants. La surface au sol est de 11 750 m² tandis que la surface globale des planchers 30 000 m² pouvant atteindre avec les extensions prévues en 1935 jusqu’à 41 500 m². Les murs en béton sont recouverts d’un placage de pierre de Hauteville pour la hauteur du rez-de-chaussée des façades principales ainsi que pour le grand parvis et les motifs sculptés des façades, de pierre d’Euville aux étages supérieures et corniches et murs d’acrotère des façades principales ; pierre de Villebois et Montalieu dans la hauteur des rez-de-chaussée des façades. En revanche les façades secondaires sont traitées en pierre reconstituée, moulée, imitant la pierre d’Euville. Les façades s’élèvent sur 24 m de haut. Les portes et grilles de Subes complètent heureusement le détail des lignes d’ensemble des façades. La disposition des services suit un plan clair et bien ordonné, la répartition judicieuse des escaliers et autres circulations et leur nombre, le nombres des ascenseurs à cabine largement vitrée, tout ceci assure une grande rapidité dans les liaisons de travail. Les fenêtres sur rues sont munies de châssis à guillotine, mis au point après un concours sévère qui imposait la présentation des châssis réalisés, parfaitement étanches, à manœuvre par manivelle avec dispositif de rattrapage de jeu et mécanisme facilement visitable. Sur la cour ce sont des fenêtres bois qui furent adoptées pour limiter la dépense. Le chauffage est d’une part réalisé dans les planchers pour la salle de tri, le hall du public ainsi que les services annexes afin d’éviter tout encombrement, le reste des locaux était chauffé par des radiateurs placés en allège des fenêtres.. Autre élément l’installation d’un conditionnement d’air pour la salle de tri. La chaufferie comportait 3 chaudières capables de fournir 2 200 000 calories /heure. La soute à charbon avec ses silos, ses élévateurs et ses transporteurs permettait une manutention mécanique du combustible et des scories. Les masses, l’horizontalité, le rythme et la modénature de la façade principale répondent au classicisme des immeubles néo-classiques situés en face sur la place Antonin Poncet. La façade principale dépasse les cent mètres de long. Cette architecture dissimule les parties fonctionnelles du bâtiment. Les différentes ailes de 12 mètres de profondeur seulement s’organisent autour d’une cour fermée : trois des côtés sont réservés à l’administration et le dernier aux locaux techniques. Cette largeur permet d’éclairer tous les locaux en lumière naturelle. La salle de tri, de 4 500 m², est située dans la cour. Elle est couverte en alternance par des voûtes en béton et briques de verre et par des travées pleines couvertes en terrasse. Ces dernières pouvaient ensuite servir de planchers pour d’éventuelles surélévations. Dans cette réalisation, l’architecte a allié la modernité fonctionnelle de cette cour, modifiable en fonction des besoins, au classicisme des façades. Dans le hall public, la peinture de Louis Bouquet occupe le mur du fond et les deux retours. Elle illustre la phrase d’Ampère : « Et par le fluide messager, la pensée transportée unit les cités et les centres » au centre se trouvent la ville et la maquette de al poste, sur le mur de doirte la Saône, et sur celui de gauche, le Rhône à l’origine de l’énergie hydroélectrique. À l’extérieur, sur les embrasures des portes d’entrée, 24 bas reliefs évoquent l’histoire de Lyon !: époque gallo-romaine et moyen-Age (Salendre et Dulac), le 16e siècle avec Philibert Delorme et Rabelais (H. et J. Bardey) et les Temps modernes (Renard). Trois autres figures ont été sculptées en haut-relief par Henriette Bardey pour le « commerce et l’industrie » par Renard pour le « Rhône et la Saône » et par Salendre pour le « pilote rhodanien ».
— Histoire
L’Hôtel des Postes a été construit sur l’emplacement de l’ancien hôpital de la Charité, suite à une commande financée par l’Etat. L’architecte Michel Roux-Spitz réalise les premières études en 1932. La construction commencée en 1935 se finira en 1938. L’édifice s’inscrit dans la rationalisation de l’urbanisme prônée par le maire Edouard Herriot dans les années 30 et qui s’appliquera à la partie de l’Hôtel Dieu donnant sur la place de la République. Il illustre le désir de localiser les services publics dans le centre ville. Architecte à la mode pendant l’entre-deux-guerres, Roux-Spitz est représentatif de « l’architecture intermédiaire » de cette époque : classique par les plans et moderne par son rejet de l’ornementation. Il a une grande expérience dans ce domaine après avoir réalisé la construction du grand immeuble des chèques postaux à Paris. L’emplacement était primordial, mais ce terrain de 14 000 m² bordant la place Antonin Poncet permettait une belle ordonnance architecturale mais requérait beaucoup de discipline. Il fallait respecter l’architecture quelque peu austère de la place Bellecour sans renoncer aux méthodes de constructions modernes. Le plan général adopté présentait le bureau public à l’angle de la Place Bellecour et de la rue de la République. Les entrées des camions et voitures postales fut rejetée sur le quai et la rue nouvelle et ouvertes sur une grande cour qui dessert restaurant, cuisine du personnel, soute à charbon, silos de déchargement, chaufferie, quais de départ et arrivée de la grande salle de tri. A l’étage se trouvent les services administratifs.
— Adresse
Antonin-Poncet (place) 10
Lyon 2e Arrondissement;Métropole de Lyon