Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice
L’auvent en béton armé témoigne de l’esthétique de l’apesanteur alors commune dans les stations-service des Trente Glorieuses : la maîtrise de la construction en béton armé et la légèreté du matériau permettent un important porte-à-faux protégeant l’automobiliste et son véhicule des intempéries et du soleil. La station-service de Gueugnon est également remarquable pour le jeu graphique des piliers obliques, évidés par des compositions géométriques rappelant les peintures abstraites de l’époque. Elle s’inscrit ainsi dans un corpus de stations à l’esthétique remarquable encore conservées en France.
— Histoire
La période de l’après-guerre est marquée par la place croissante prise par l’automobile dans les nouveaux modes de vie et de déplacement, et par la diffusion sur le territoire des formes industrielles qui lui sont liées. La modernisation du réseau viaire va de pair avec la construction, en bord de route, de garages de réparation et de stations-service : ces dernières deviennent des programmes indépendants dès les années 1920, et donnent lieu à des recherches architecturales. La station-service constitue un point de repère dans le paysage, une halte dans le parcours du voyageur, mais aussi une assistance en cas de panne : sa charge symbolique conduit rapidement les architectes et les ingénieurs à la signaler par une forme totémique facile à identifier. Programme neuf, la station-service s’affranchit facilement de toute tradition et de tout rapport au passé : son concepteur tendra au contraire à affirmer une même perfection technique que dans l’automobile, tout en visant des formes simples et économiques.