Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice
Les bains-douches de Boussac se présentent comme un bâtiment de trois niveaux en léger retrait d'alignement sur rue, mitoyen de la Caisse d'Epargne. Son aspect extérieur évoque davantage une maison d'habitation qu'un équipement public : les deux étages sont, de fait, dévolus au logement de fonction du préposé. Destiné à l'accueil des usagers, le rez-de-chaussée comprend une salle d'attente et le guichet, ainsi qu'une laverie servant aussi au repassage du linge de toilette. Les douches proprement dites sont situées dans un bâtiment d'un seul niveau à l'arrière de l’ensemble de facture beaucoup plus simple sans décoration : au nombre de douze, elles sont réparties à égalité entre hommes et femmes. Spacieuses, les cabines étaient dotées d'un mélangeur en bronze poli avec thermomètre et d'un réservoir en porcelaine émaillée. Élément qui se distingue dans le paysage de la rue, la façade principale est décorée de briques peintes de teinte bleu-vert et orange et de ferronneries géométriques de style Art déco. La composition symétrique est monumentalisée par la séquence d'entrée formée d'un soubassement en granit, d'un perron en ciment armé et d'un auvent à deux pans coiffé d'ardoise d'Angers. La forme trapézoïdale de ce dernier est reprise par les baies du rez-de-chaussée, elles-mêmes surmontées de cordons de briquettes peintes.
— Histoire
Gros bourg d'un millier d'habitants, la commune de Boussac vit, au début du XXe siècle, de l'agriculture et du commerce. Ses carences en matière sanitaire amènent dès 1918, la création de bains-douches publics. La réalisation d'un tel équipement est en cohérence avec l'encouragement, au niveau national, des initiatives permettant l'amélioration de l’hygiène. La guerre et l'impossibilité de désigner un architecte repousse toutefois le projet d'une quinzaine d'années : la Caisse d'Epargne de Boussac, propriétaire du terrain de la rue de la République, sollicite avec succès une subvention permettant l'engagement des travaux. Terminé en 1935, le bâtiment est dessiné par l'architecte N. Raynaud, de Montluçon. Sa période d'utilisation paraît cependant avoir été brève, étant déjà désaffecté depuis longtemps lorsqu'il est racheté, en 1972, par la commune.
À 0 km
