Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice
Le terrain étant moins étendu que celui de la cité-jardin de Beaublanc, l’architecte Roger Gonthier a privilégié une construction d’immeubles en briques, tous alignés en bordure de limite cadastrale sur la rue. A l’opposé, les trente-trois immeubles possè-dent, sur cour, des décrochements pour éviter une trop grande monotonie architecturale. Cet espace intercalaire est occupé par des jardins. L’emploi de la brique permet un jeu sur la polychromie (opposition entre une brique rouge pour le rez-de-chaussée et une brique plus jaune pour les étages), sur les formes (disposition des briques en denticules, en dents de scie, à plat ou en long ; frises très géométrisées au-dessus du rez-de-chaussée et au niveau du cinquième étage). Les portes d’accès aux immeubles, surmontées d’une importante imposte vitrée, sont surhaussées par un appui en béton dont les moulures sont à réglet. Les appuis et linteau des baies sont en béton. Le rez-de-chaussée était destiné à abriter une vingtaine de boutiques. Les quelques portails d’accès à la cour intérieure sont délimités de chaque côté par un groupement de quatre colonnes en béton blanc à tailloir plat. Les logements de la cité des Coutures constituent le premier ensemble collectif offrant des salles d’eau et des toilettes privatives. Par ailleurs, des bains-douches ont été construits dans le même temps en immédiate proximité, sous la rampe de la gare. En 2000, la ville de Limoges a mis en place un programme de réhabilitation de la cité des Coutures. Il s’agissait de rénover des logements vieillis : rava-lement des façades en briques en conservant les teintes et les éléments de décor d’origine, conserva-tion des persiennes métalliques et des cages d’escaliers, création de cages d’escaliers de secours extérieures. Il est alors décidé de la démolition de deux immeubles de la cité, rue Adrien-Pressemane, côté pair, afin de donner plus de lumière et d’air aux logements d’une unité de vie destinée aux personnes âgées. L’utilisation de la brique ornementale en façade, avec motifs géométriques et frises, en fait un habitat identifié et apprécié du public. Cette cité abrite actuellement 500 logements.
— Histoire
En 1912, la loi Bonnevay permet la création, par les communes et les départements, d’offices publics d’habitation. A Limoges, l’Office Public des Habitations à Bon Marché (OPHBM) naît en 1919. Il doit remédier à l’état déplorable du logement des catégories populaires en cette période d’entre-deux-guerres. La municipalité socialiste engage un important programme de construction, à l’instar de nombreuses communes de gauche en France. De 1924 à 1956, l’O.P.H.B.M. livre 1 800 logements, sur huit sites différents. La cité-jardin de Beaublanc, construite par Roger Gonthier, en est le premier exemple. La cité des Coutures est réalisée entre 1925 et 1932 en deux tranches successives auxquelles s’ajoute ensuite une dernière tranche en 1955, ce qui porte le total des logements à 615. Les premiers locataires prennent possession des lieux le 29 juin 1929. La cité est élevée dans le quartier de la nouvelle gare des Bénédictins et, dès l’origine, est en grande partie habitée par des cheminots.
— Adresse
avenue des Coutures ; avenue Locarno ; avenue Jean-Gagnant ; rue Adrien-Pressemane ; rue Séverine
Limoges