Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice— Histoire
La ville de Chartres engage, à partir des années 2000, un grand projet de renouvellement urbain dans le quartier de Beaulieu, construit dans les années 1960. Outre un imposant programme de démolition-reconstruction de logements, la municipalité décide de la création de plusieurs équipements de sports et de loisirs profitant à l’ensemble de l’agglomération chartraine. Elle confie ainsi le premier projet de construction du quartier à l’architecte nogentais Gilles Bouchez, chargé d’un complexe sportif dédié à la pratique du squash et du badminton. L’édifice, achevé en octobre 2010, est implanté au sud du quartier, à la rencontre entre un secteur à dominante pavillonnaire à l’ouest, une zone industrielle au sud et la zone d’habitation en renouvellement urbain au nord. Dans cet environnement hétérogène, le projet occupe une parcelle étirée, au croisement de l’avenue d’Orléans et de l’avenue François-Mitterrand. Les deux volumes quadrangulaires regroupant, à l’ouest, les courts de squash et, à l’est, les terrains de badminton sont réunis au nord par la lame, à l’écriture beaucoup plus découpée, regroupant l’accueil, la cafétéria et les locaux techniques. Un auvent dédié aux sports récréatifs prolonge, au nord-est, le mouvement de la façade pour venir couvrir le chemin piéton longeant l’avenue, sur laquelle s’adosse l’ensemble du nouveau quartier. À l’intérieur, les courts de squash sont alignés le long de la façade sud, une tribune de 300 places coiffant la cafétéria leur faisant face. Les vestiaires sont placés en mezzanine, et desservis par une coursive dominant les terrains. La halle de badminton permet le jeu simultané sur deux terrains réunis dans un volume de plus forte hauteur. Dans les deux cas, la construction métallique et les éléments techniques sont systématiquement laissés apparents et visitables, facilitant l’entretien des locaux. L’ambiance est égayée par des couleurs vives (bleu, vert, orange). Les façades extérieures sont revêtues de panneaux en bois en contreplaqué bakelisé teinté jaune, signifiant la différence de fonction vis-à-vis des grands volumes de la zone industrielle adjacente. Une attention particulière a été apportée à l’éclairage naturel des terrains par de fines lames verticales placées au-devant de panneaux de polycarbonate, diffusant une lumière tamisée sur les aires de jeu. Cet équipement sportif au programme peu commun, et signé d’une agence de référence au niveau national, se distingue ainsi par sa qualité d’exécution, la subtilité de ses jeux de volumes et de transparence, et par sa participation à la recomposition générale d’un morceau de ville.