Église Saint Esprit

Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice

Dans les années 1960, au nord de Montpellier se développe la cité des Cévennes, bâtie pour les rapatriés d'Algérie. L'évêché décide d’édifier une église pour ce quartier nouveau, la paroisse est fondée le 19 juillet 1965. L’église est construite dans l'esprit du concile Vatican II. Deux années de réflexion sont nécessaires pour harmoniser les propositions de Marcel Pigeire, jeune architecte de 35 ans avec les vœux de la commission de l'art sacré du diocèse. En effet, il doit concevoir un programme nouveau tenant compte des modifications de la liturgie et de la pastorale. L'architecte et l'abbé Bonnal, chargé de suivre le chantier, sont d'accord sur deux principes : primauté de l'architecture sur le décor et recherche de la lumière. Le défi est également de concevoir un bâtiment qui soit un signal dans le quartier neuf, sans avoir recours au clocher. La première pierre est posée le 2 juillet 1967, la bénédiction a lieu le 22 juin 1968, les travaux sont achevés en mai 1970. Marcel Pigeire fait ses études à l'école des Beaux-Arts de Montpellier en 1946, ancien collaborateur de Fernand Pouillon à Marseille, il travaille de 1960 à 1964 pour BRL à des études d'urbanisme et d'aménagement communaux (Le Bleymard et les Costières du Gard), est agréé architecte en 1968. Il construit en 1967 le siège de l'Entente interdépartementale de démoustication (EID) à Montpellier et en 1970 la station de pompage de la Méjanelle (Mauguio). Le programme est prévu pour abriter 700 fidèles pour une paroisse de 12 000 personnes. Le budget est de 600 000 francs, l'architecte conçoit les plans et suit le chantier bénévolement. L'esprit de Vatican II oriente vers une structure de plan centré, en forme de tente, espace de rassemblement autour de la Parole. C'est aussi pour des raisons de coût que Marcel Pigeire conçoit un plan carré, tandis que pour traduire architecturalement le thème du Saint-Esprit, il prévoit des façades triangulaires en élévation. Pour respecter ce parti-pris géométrique, il faut suspendre la toiture, dont les quatre pans s'appuient directement sur le sol. Pigeire l'étudie grâce à de nombreuses maquettes et utilise une structure triangulée reposant sur des piliers en lamellé-collé, qui s'ancrent en trois points. Ils soutiennent le point haut de charpente, à 17 m, en dégageant l'espace intérieur. Le montage de l'ossature en lamellé-collé dure une dizaine de jours, réalisé par l’entreprise Charles de Bouillac dans l'Aveyron. Pigeire utilise ce procédé à Montpellier dès 1963 pour un garage Ford avec une charpente d'une portée de 40 m, puis en 1968 pour la serre tropicale du jardin zoologique de Lunaret. L'entrée de l'église se fait de façon latérale, par un petit bâtiment rectangulaire, précédé de larges marches. Près de l’entrée, les fonds baptismaux occupent un espace carré éclairé par un vitrail latéral. Ils sont traités de façon particulière, en référence au baptême primitif par immersion. La cuve baptismale en béton, sur un pied en béton brut, se trouve décentrée sur le côté d'un bassin, où des plots en galets de différentes hauteurs délimitent la circulation de l'eau, les jours de baptême. L'espace intérieur présente quatre grands mur triangulaires, celui de l'est en béton brut, les trois autres entièrement vitrés. Pigeire fait appel au maître-verrier Léon Blanchet (1927-2005), créateur des vitraux contemporains des églises de Parly II, du Chesnay, Stella Matutina à Saint-Cloud. Pour ces vitraux non figuratifs, Pigeire donne la tonalité générale en fonction de l'orientation des panneaux : la façade d'entrée à dominante bleue, la façade arrière, éclairée par le soleil en fin d'après-midi à dominante rouge, pour ne pas gêner le recueillement et pour le côté nord, qui est boisé, une dominante gris-bleu qui peut virer au vert selon l'éclairage. Dans le sanctuaire, l'autel et le siège du célébrant sont installés devant le mur oriental en béton brut, sur une estrade légèrement surélevée. On y accède par un emmarchement irrégulier, qui dessert aussi l'ambon. L’ensemble de ces composants de la liturgie est réalisé dans un béton d’apparence très soignée, évoquant le marbre. Un triptyque peint en 1949 par le peintre d'icônes Nicolaï Greschny orne, depuis 1991, le mur de béton brut au-dessus de l'autel.

— Histoire

— Adresse

78 rue Sainte-Geneviève
Montpellier

Occitanie

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