Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice
Construite sur un terrain à forte pente, le centre paroissial est érigé sur un système de pilotis de béton qui abrite un niveau de soubassement. Le centre présente un plan en L qui sépare le lieu de culte des espaces paroissiaux. La chapelle est fort simple, en accord avec l’économie du projet. Les fondations étant insuffisantes, quatre piliers en béton érigés aux quatre angles contrebutent l’édifice. Dans la partie sud, ces poteaux sont consolidés avec des rails métalliques. La structure est faite de poteaux et poutres en acier. Sous un porche en béton, la façade de l’église est recouverte de pierres de parement qui créent une mosaïque aux tons chauds : jaune, orange, gris, blanc. La chapelle présente un volume rectangulaire unifié avec un sol en légère déclivité. Le sol, en dalles de béton, est agrémenté par les motifs géométriques des joints de dilatation. Ceux-ci sont de plus en plus serrés à mesure que l’on approche du chœur. Le traitement du sol sert également à définir les espaces : les bancs en fer et bois sont installés sur des rectangles parquetés de petites lattes teintées en rouge-orangé. Dans la nef, l’éclairage se fait par un bandeau de baies rectangulaires en vitrage clair placé à l’arase des murs tandis que le chœur, séparé de la nef par un emmarchement, est éclairé par des parois vitrées verticales. La charpente métallique est masquée par un plafond lambrissé (recouvert par un faux plafond en dalles). La simplicité de l’ensemble permet à l’œuvre de Jean Touret de prendre toute sa force. Ainsi, le mobilier qu’il a réalisé se compose de sculptures sur bois monumentales et d’objets en fer sculpté. Le mur oriental aveugle sert de surface d’accrochage à un immense bas-relief. La pièce maîtresse du mobilier est une Vierge de l’Assomption de 3,60 m de haut, taillée dans un tronc de séquoia. Le corps est traité en silhouette, à l’exception des mains et du visage encadré par un voile. Une croix de procession, le tabernacle, les anges des poignées de porte en fer forgé complètent le mobilier de bois. Le fer forgé était également à l’honneur sur la porte d’entrée de lédifice. Cette porte comprenait deux vantaux, l’un avec un christ en majesté, l’autre avec un envol d’oiseau (aujourd’hui disparu). Elle a été victime de vandalisme et remplacée par une porte pleine en PVC. Perpendiculaire à la chapelle, l’espace paroissial occupe le retour du L ainsi que le niveau de soubassement. Il se compose de plusieurs salles de réunion.
— Histoire
Le curé de la paroisse Sainte-Suzanne, l’abbé Kauffling, rachète la parcelle de terrain en 1958 et confie le projet de construction d’une chapelle à l’architecte Jacques Mattern. Les faibles moyens de la paroisse amènent les paroissiens à réaliser la voie d’accès et les fondations. Ils vont également chercher dans les carrières locales les pierres nécessaires pour réaliser la semelle et la dalle centrale, le rocher étant absent. Il semble que les pierres utilisées proviennent du théâtre gallo-romain de Mandeure. La première pierre est posée en 1959 et la chapelle est bénie en 1961. Le chantier a bénéficié d’environ 3 000 h de travail bénévole des paroissiens. Jean Touret a sculpté une représentation de Notre-Dame de l’Assomption de 3,6 m de haut, taillée dans un seul tronc de séquoia et un panneau de chêne sculpté à l’herminette et poli. Il a également dessiné les bancs. Les vitraux et l’autel en marbre n’ont jamais été réalisés, faute de budget. Le fer forgé était à l’honneur sur la porte d’entrée de l’édifice : cette porte comprenait deux vantaux, l’un avec un Christ en majesté, l’autre avec un envol d’oiseau. Elle a été victime de vandalisme et remplacée par une simple porte en aluminium peinte en noir. La ferronnerie de la grille est désormais exposée dans l’église.