Groupe scolaire Croix Daurade-Cuvier

Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice

Le groupe scolaire s’implante sur une vaste parcelle quadrangulaire située face à l’église du quartier, le long de la route d’Albi (route de Lyon). Elle profite d’un large retrait d’une trentaine de mètres. Cette place publique est plantée de deux alignements de platanes. Le groupe scolaire se compose de trois bâtiments. Au centre de la composition, un pavillon sur deux niveaux est divisé en deux entités, qui fonctionnent de manière symétrique. Chacune présente une porte d’entrée surélevée de quelques marches, celle des filles d’un côté et celle des garçons de l’autre. Chaque entrée est associée à un vaste vestibule et à un bureau de direction. La cage d’escalier en bois de très belle facture conduit à un logement au premier étage. De part et d’autre de ce pavillon central, un espace libre est ménagé dont l’accès est régulé par une barrière et se développe ensuite un bâtiment en longueur de plain-pied. Du côté gauche, il est affecté aux salles de classe des garçons et du côté droit à celles de filles. L’aile des garçons présente quatre salles de classe éclairées chacune par des trois baies segmentaires et un bloc de sanitaires et vestiaires dans la travée centrale. L’aile des filles est plus courte : elle présente trois salles de classe, décentrant la travée du bloc sanitaire. Ces trois bâtiments sont construits en maçonnerie de briques et couverts d’une toiture en tuiles. La pierre de taille est utilisée pour les appuis de baie, en consoles et autour des baies pour les gonds (pierres gaffonières). Les baies en arc segmentaire rythment les façades sur rue et sur cour. La travée centrale de l’aile des garçons est surmontée d’un attique portant une table en pierre gravée « école des garçons ». On retrouve la même composition pour l’aile des filles avec un attique en pierre gravée « école des filles ». Une table en pierre gravée est également au-dessus des baies des deux travées centrales du pavillon principal signifiant le nom de l’école « Ville de Toulouse Groupe scolaire Croix-Daurade 1928 ». La cour de récréation était divisée en deux parties, division le long de laquelle on trouve les sanitaires. Au fond de la cour de récréation est implantée dans les années 1950 un bâtiment linéaire sur deux niveaux maintenant la séparation filles/garçons. Au rez-de-chaussée, la partie centrale est occupée par une cage d’escalier, entourée de part et d’autre d’un bloc de sanitaires. Ensuite, on trouve de chaque côté un préau, une salle de classe et un atelier. Chaque extrémité est constituée d’une cage d’escalier. Chacune est éclairée par un jeu de petites baies rectangulaires en verre armé ou pavés de verre disposées en quinconce tel un damier. Au premier étage, chaque entité dispose de cinq salles de classe. Un long couloir, éclairé en façade nord, dessert le programme. L’architecte Roger Brunerie semble utiliser pour ce projet la salle de classe prototype qu’il a mis au point. Elle peut accueillir 41 élèves. Elle mesure 5 travées de 1,75 m en façade et 4 en profondeur. La séparation entre classe et couloir est traitée dans une épaisseur permettant à hauteur d’enfant l’installation de cimaises avec des porte-manteaux et en partie haute des vitrages, profitant d’un éclairage de second jour. Elle profite de 3.25 m de hauteur sous plafond minimum. En façade, chaque travée est pourvue d’une baie basculante, soulignée d’un auvent de 1 m de profondeur, lui-même surmonté d’une baie haute, équipée d’un système d’ouverture permettant l’aération des locaux. La structure (poteaux, poutres, chainages, meneaux, corniche, chéneau) est en béton armé. Les murs de façade et de refends sont réalisés en briques tubulaires de 0.28 cm d’épaisseur. Une partie des façades est traitée en galets de Garonne (les cages d’escalier). Le reste enduit au mortier. Les planchers sont construits en hourdis de terre cuite et béton armé. Les toitures sont réalisées en toiture terrasse plates pour les couloirs et sont inclinées et recouvertes d’aluminium pour les salles de classe.

— Histoire

Après les lois Jules Ferry de 1881, 1882 et 1886, de nombreuses écoles sont construites dans les quartiers toulousains, centraux, de faubourgs et proches de la campagne, telles que l’école du Pont-des-Demoiselles (1899), l’école de Saint-Simon (1899). Sous les différentes municipalités, devant l’accroissement constant de la population et ses effectifs scolaires, plusieurs campagnes de construction scolaire sont conduites. Sous la municipalité de Paul Feuga, avec l’architecte en chef de la ville Jules Milloz, trois groupes scolaires sont réalisés dans l’après-guerre concrétisant des projets initiés au début des années 1910. Ainsi, par délibération du 14 décembre 1921, le Conseil Municipal approuve un projet de construction de trois groupes scolaires au Busca, à Matabiau et à Croix-Daurade. Toutefois, plusieurs années s’écoulent avant leur mise en chantier autour de 1924-1925 puis leur livraison sous la mandature suivante, d’Etienne Billières. Jules Jean Milloz (ou Milhoz), né le 21 mai 1876 d’un père ébéniste, suit des études artistiques à l’école des Beaux-arts de Toulouse, qu’il poursuit à l’ENSBA à Paris dans l’atelier de Patrice Bonnet et Léon Jaussely, grâce à une bourse municipale (grand prix municipal en 1898). Rentré à Toulouse, il devient en 1906 l’adjoint de Joseph Galinier, au service d’architecture de la ville de Toulouse. A partir de 1912, il devient architecte en chef de la ville de Toulouse. Jean Montariol devient son adjoint en 1927. Jules Milloz prend sa retraite quelques années avant sa mort en janvier 1939. Un projet d’agrandissement du groupe scolaire de Croix-Daurade est approuvé le 26 novembre 1897. Cependant, le groupe scolaire n’étant pas au centre du quartier, il est proposé de construire un édifice entièrement neuf. Le terrain de M. Timbal de 5000 m² environ est privilégié et un crédit de 16 000 francs est voté. L’avant-projet mis au point est soumis le 29 avril 1905, comprenant une école de fille et une école de garçons donnant sur la route de Lyon et une école maternelle donnant sur le chemin vicinal dit Lapujade. Le 23 juillet 1924, l’architecte de la ville adresse pour approbation un nouveau projet : l’école maternelle est toujours installée dans un immeuble contigu à l’église, pour lequel de légères modifications intérieures et des aménagements sont prévus. La principale évolution est le changement d’emplacement des écoles de filles et de garçons. Il s’agit d’un terrain communal situé en face de l’église, en recul de la route ménagé par une place publique d’une trentaine de mètres de largeur et s’étirant sur la longueur du bâtiment scolaire à construire. Peu de changements sur l’organisation des locaux, les cours gagnent en superficie et une extension est possible dans les années à venir. L’adjudication en 7 lots est procédée le 16 décembre 1924 pour les trois premiers lots, les quatre autres lots seront procédés ultérieurement. Commencés le 22 janvier 1925, les travaux sont achevés le 30 octobre 1927. Les travaux de terrassements, maçonnerie et pavages sont confiés à la Société Toulouse – Construction (Les charpentiers réunis), ceux de couverture et zinguerie à M. Dax, ceux de plâtrerie à M. Peyras, ceux de peinture et vitrerie à M. Virton, ceux de menuiserie à M. Anton, et ceux d’installation du chauffage central à M. Berjeaut. L’école est inaugurée le 2 octobre 1927. Devant la croissance des effectifs, une extension de l’école est réalisée dans les années 1950 par l’architecte de la ville Roger Brunerie et l’architecte Jean Barbut. Les plans sont approuvés par la Préfecture en 1958 (cf. les écoles toulousaines des années 1950 pour le contexte de réalisation).

— Adresse

135, route d'Albi
Toulouse

Occitanie

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