Groupe scolaire Jean Jaurès

Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice

Le projet du groupe scolaire du Busca nommé Jean-Jaurès est situé sur la place du Busca, sur une parcelle à l’angle de l’avenue de Frizac et de l’actuelle rue Léo-Lagrange. L’architecte implante habilement les trois écoles. Les corps de bâtiments des écoles des filles et des garçons longent les deux voies publiques et l’école maternelle se positionne en large retrait de la rue d’Auriol, sur laquelle donne son entrée. Cette implantation permet de libérer le centre de la parcelle pour les trois vastes cours de récréation, plantées d’arbres. L’école maternelle est implantée en retrait sur la rue d’Auriol, libérant une vaste cour de récréation plantée de quatre arbres. L’entrée se fait ensuite par une grande salle d’activités centrale, desservant deux salles de classe, le bureau de direction et la salle de repos. Salle d’activités et salles de classe s’organisent autour d’une seconde cour de récréation, communiquant avec celle des filles. Plusieurs changements successifs sont venus modifier l’école maternelle. La seconde cour de récréation est devenue la salle d’activités, la précédente a été divisée en trois entités, un couloir central et deux salles de classe. Deux salles de classe ont été ajoutées après le rachat du terrain au n°5 de la rue d’Auriol. L’ancien atelier de l’école des garçons est devenu le dortoir. Deux salles de classe se sont ajoutées à la suite de celles existantes. L’école des garçons est implantée le long de l’avenue de Frizac. La majeure partie du bâtiment s’inscrit en retrait ménageant un espace d’accueil des enfants. Le bureau de direction et l’accès au logement du premier étage s’adossent au mitoyen venant dessiner un porche d’entrée avec un grand vestibule traversant jusqu’à la cour de récréation. Les quatre salles de classe s’alignent ensuite, accessibles individuellement par une porte-fenêtre depuis la cour. Le préau des garçons s’adosse au très haut mur séparant de la parcelle mitoyenne et se conclut par des sanitaires et un atelier. L’école des filles se développe sur la place du Busca et la rue Léo-Lagrange. Un espace libre est ménagé entre les deux écoles. Un premier corps de bâtiment comprenant le préau et trois salles de classe se placent à l’alignement sur la place. Sur la rue Léo-Lagrange, un retrait est ménagé de sorte à accueillir les enfants et dessert un vestibule traversant et le bureau de direction. Une quatrième salle de classe est positionnée dans ce corps de bâtiment. Un corps de bâtiment sur trois niveaux est adossé aux parcelles voisines et dessert les deux logements de fonction situés dans les étages. Un accès indépendant est prévu ainsi qu’un couloir de liaison avec la maternelle. L’ensemble des bâtiments est construit en maçonnerie de briques et couvert d’une toiture débordante en tuiles. La pierre de taille est utilisée pour les appuis de baie. Le couronnement de l’édifice est réalisé par un travail sophistiqué de calepinage de briques entières : corniche à modillons et frise de briques en appareil de dent en engrenage. Le travail soigné d’appareillage de briques se retrouve dans la mise en œuvre des différents arcs. Les arcs segmentaires rythment les façades sur rue et les arcs en plate-bande celles sur cour. Une table en pierre gravée « Groupe scolaire J. Jaurès » est apposée sur la façade donnant sur la place du Busca. On retrouve également une table en pierre gravée surmontant l’entrée de l’école des garçons et celle de l’école des filles. Le groupe scolaire est ceint de grilles en ferronnerie au dessin et au motif art déco. L’extension réalisée au début des

— Histoire

Après les lois Jules Ferry de 1881, 1882 et 1886, de nombreuses écoles sont construites dans les quartiers toulousains, centraux, de faubourgs et proches de la campagne, telles que l’école du Pont-des-Demoiselles (1899), l’école de Saint-Simon (1899). Sous les différentes municipalités, devant l’accroissement constant de la population et ses effectifs scolaires, plusieurs campagnes de construction scolaire sont conduites. Sous la municipalité de Paul Feuga, avec l’architecte en chef de la ville Jules Milloz, trois groupes scolaires sont réalisés dans l’après-guerre concrétisant des projets initiés au début des années 1910. Ainsi, par délibération du 14 décembre 1921, le Conseil Municipal approuve un projet de construction de trois groupes scolaires au Busca, à Matabiau et à Croix-Daurade. Toutefois, plusieurs années s’écoulent avant leur mise en chantier autour de 1924-1925 puis leur livraison sous la mandature suivante, d’Etienne Billières. Jules Jean Milloz (ou Milhoz), né le 21 mai 1876 d’un père ébéniste, suit des études artistiques à l’école des Beaux-arts de Toulouse, qu’il poursuit à l’ENSBA à Paris dans l’atelier de Patrice Bonnet et Léon Jaussely, grâce à une bourse municipale (grand prix municipal en 1898). Rentré à Toulouse, il devient en 1906 l’adjoint de Joseph Galinier, au service d’architecture de la ville de Toulouse. A partir de 1912, il devient architecte en chef de la ville de Toulouse. Jean Montariol devient son adjoint en 1927. Jules Milloz prend sa retraite quelques années avant sa mort en janvier 1939. Ce nouveau groupe scolaire regroupait l’école des garçons, alors installée dans une maison louée depuis 1890 au 8 chemin du Busca, l’école des filles et l’école maternelle, qui occupaient le 41 rue des Trente – Six-Ponts. Le quartier du Busca s’urbanise progressivement dans les dernières décennies du XIXe siècle et plus intensément au début du XXe siècle rendant nécessaire la construction d’une nouvelle école. Un terrain de 2000 m² situé à l’angle de l’avenue de Frizac et de l’actuelle rue Léo-Lagrange est acheté à l’atelier Saint-Eloi en 1919. Les plans du projet sont approuvés en décembre 1921, le procès-verbal d’adjudication est enregistré le 18 juillet 1924. L’exécution des travaux est confiée à MM. Badia frères pour les terrassements, la maçonnerie et les pavages, à la Société « Les Charpentiers Toulousains » pour la charpente, à M. Puecli pour la couverture et la zinguerie, à M. Vaillant pour la plâtrerie, à M. Batiste pour la menuiserie et la quincaillerie, à MM. Jean Louis frères pour la peinture et la vitrerie, à M. Baccalerie pour la ferronnerie et la serrurerie. L’école maternelle est inaugurée en 1929 puis l’école des filles en 1931. En juin 1948, le conseil municipal décide de se porter acquéreur de la parcelle mitoyenne à l’école, située au 19 de l’avenue Frizac, appartenant à Félix Bastide, oiselier. Ce dernier élève et vend des perruches ondulées sur tout le continent européen et s’oppose fermement à la cession de son terrain. Le projet d’extension dessiné par Jean Montariol estalors ajourné. De nouvelles classes sont aménagées dans l’existant le temps du contentieux. Il est possible que les préaux de l’école de garçons aient été fermés pour les transformer en salles de classe. Les photographies aériennes des années 1950 ne montrent pas d’ajout de bâtiment dans la cour de récréation. La mairie acquiert en juin 1953 un terrain de 280 m² au numéro 5 de la rue d’Auriol afin d’agrandir l’école maternelle. L’urbanisation du quartier se poursuit et accueille plusieurs immeubles collectifs, augmentant les effectifs scolaires. La ville exproprie les propriétaires des parcelles sur la rue Sainte-Philomène afin d’agrandir la surface à bâtir. Les recours juridiques retardent le projet. Les bâtiments existants sont démolis en 1965 et un bâtiment contenant un préau, des toilettes et un logement de fonction sont construits. Un projet d’envergure daté d’avril 1967 prévoyait la construction d’un bâtiment sur trois niveaux comprenant douze salles de classe, une cantine et un centre médico-social. Il n’est pas réalisé. Huit classes préfabriquées et un réfectoire sont installés sur le terrain disponible avenue de Frizac. En mars 1990, un projet d’agrandissement de six salles de classe, une salle informatique et une cantine de 180 élèves est décidé. Il est en service pour la rentrée de 1993.

— Adresse

60 avenue de Frizac
Toulouse

Occitanie

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