Hôtel de ville

Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice

Le bâtiment de l’ancien siège de la CIGCEM – réhabilité en mairie depuis 1991 – est implanté en bordure du site industriel, aujourd’hui largement transformé. Le bâtiment, de plan carré de 30,70 m.de côté et d’une hauteur de 13,80 m., sur la partie arrière d’un terrain de près de 2500 carrés, de plan rectangulaire et orienté nord-sud (avec un léger décalage dans le sens nord-est). Accessible au nord depuis la route départementale par le biais d’un parking arboré et d’une place engazonnée, l’édifice longé par la rue l’Industrie voisine à l’est une aire de stockage et côté sud, des bâtiments d’usine également implantés à l’arrière de l’hôtel de ville ; à l’ouest de la parcelle, une bande de terrain appartenant à la propriété voisine, plantée de massifs d’arbustes et d’arbres, la sépare du magasin Intermarché. Des maisons mitoyennes présentant une façade en aluminium ajourée, reprenant le motif ornant les élévations du siège de l’usine, sont encore visibles avenue Blanqui. Elles sont sans doute l’œuvre d’André Croizé, qui s’est probablement vu confier la réalisation de l’ensemble de l’opération immobilière liée à l’implantation du complexe industriel. Le bâtiment présente une composition stricte portée par la régularité de son plan masse et de ses élévations : sa hauteur égale presque la moitié de ses côtés. Son aspect imposant et régulier est rompu par un certain nombre de procédés structurels et architectoniques qui apportent de la subtilité à son dessin global. Porté par un soubassement moins large que les parties hautes de ses élévations en porte-à-faux soutenues par une série de piliers de section circulaire disposés régulièrement sur tout le pourtour de la sous-face, il est introduit par un auvent en casquette saillante (qui porte l’inscription « Hôtel de ville en lettres majuscules) : le massif de béton armé enduit de blanc s’avance vers le parvis en se soulevant légèrement, soutenu par deux piédroits de même épaisseur et disposés dans la profondeur de l’allée menant vers l’entrée vitrée. Du reste, la partie nord – nord-ouest du rez-de-chaussée est de plan circulaire et arbore des façades vitrées formant une courbe jusqu’à l’arrière du bâtiment. Ce mouvement de rotation est accompagné, à l’extérieur, par l’allée couverte qui forme plusieurs pans délimitant la partie engazonnée. Les façades se distinguent par l’application d’une résille en aluminium de couleur cuivrée dont les parties ajourées dessinent des mandorles couchées, dans un quadrillage orthogonal : elles couvrent l’édifice dans son intégralité, à l’exception des pans de mur droits, aveugles ou non, couverts d’un enduit texturé de couleur blanche. Le pan de mur de la façade antérieure porte le blason de la ville et, depuis 2010, la devise de la République française. En outre, la façade ouest présente, au premier étage, un balcon rentrant filant à balustrade vitrée, souligné par un encadrement traité dans le même béton enduit de blanc et qui se prolonge en retour sur l’équivalent d’une travée de la façade arrière. Les 675 m2 de superficie de la mairie de Bogny-sur-Meuse se répartissent sur quatre niveaux. Un vide central s’élevant au-dessus du bassin du rez-de-chaussée commande la distribution vers les services, salles et pièces diverses. De plan circulaire et d’un diamètre égal sur tous les étages, ce vide est ceinturé par une superposition de trois coursives formant des galeries de circulation – qui offrent des vues sur l’ensemble de l’intérieur du bâtiment – soutenues par des séries de huit colonnes à fût lisse répondant aux éléments de soutien de l’extérieur. Le bassin en eau du rez-de-chaussée, avec son décor aquatique, est réputé avoir été dessiné par l’épouse du patron de la CIGCEM au moment de la construction du bâtiment. Outre le bassin, ce premier niveau est occupé par l’accueil ménagé près de l’entrée et cloisonné de parois vitrées, que jouxtent les locaux de la police municipale. Du côté opposé, ceinte par la paroi circulaire en verre, se trouve la salle des mariages. Le premier étage abrite les bureaux du maire et du secrétariat ; une médiathèque et d’autres bureaux de service et locaux techniques trouvent leur place au deuxième étage. Le dernier niveau est un étage d’attique, de surface moins importante que les étages qu’il surmonte ; il accueille principalement la salle du conseil municipal, symboliquement aménagée en partie haute de l’édifice et qui bénéficie du point de vue sur la vallée ainsi que des toits-terrasses. La circulation verticale est assurée par l’escalier ménagé dans l’angle sud-est, ouvert sur le hall (les deux premières volées sont visibles), en béton armé et d’une conception simple : rampe sur rampe, il arbore des marches à nez saillant et sa crémaillère centrale laisse dépasser les pas des marches de part et d’autre, créant un intéressant effet graphique ; à tous les étages, sa cage est ouverte sur les espaces de circulation. Dans cet édifice largement ouvert sur l’extérieur et dominé à l’intérieur par le vide d’espaces inoccupés, un certain nombre de parois et d’éléments de cloisonnement sont vitrés, qui accentue la sensation de transparence de cette organisation spatiale. Bâti sur une structure poteaux-poutres avec une infrastructure en béton, le bâtiment présente des lignes de force renforcée par l’emploi d’enduits clairs pour les parois et coursives qui forment des dynamiques horizontales. Le gris foncé des éléments verticaux de support, repris pour l’encadrement de certaines cloisons, renforcent l’aspect structurel solide de l’ensemble qu’écrase quelque peu la peinture jaune du plafond au troisième étage, caractérisé par ses poutres de béton à réseaux croisés peintes en marron. A l’origine, les lambris de revêtement composés de larges panneaux de bois exotique qui garnissent le bureau du maire étaient étendus à d’autres espaces du bâtiment. La réhabilitation de l’édifice en 1990 a conduit à la dépose de ces éléments.

— Histoire

Née de la fusion en 1967 des anciennes communes de Braux, Levrézy et Château-Regnault, Bogny-sur-Meuse est une ville moyenne de la vallée de la Meuse, héritière d’un riche passé industriel. Située dans le massif ardennais à une vingtaine de kilomètres de Charleville-Mézières et traversée par la Meuse, elle s’est développée grâce aux activités de la forge et notamment de la clouterie, et rassemble aujourd’hui de nombreuses entreprises, parmi lesquelles le groupe Hermès qui y a implanté une maroquinerie en 2002. D’abord aménagée dans une demeure début XXe siècle en briques rouges à Braux (située au 44 rue Roger-Salengro et abritant aujourd’hui une Maison des solidarités gérée par le Conseil général), la nouvelle mairie est déplacée, vingt ans après la fusion des anciennes communes, sur l’autre rive de la Meuse, dans la zone d’activités située à Levrézy (près de l’avenue Blanqui, autour de la rue de l’Industrie et à proximité du pont de la route départementale). Suite à une décision prise en juillet 1989, elle occupe le bâtiment administratif de la CIGCEM (Compagnie industrielle de gravure chimique et mécanique) conçu en 1969 par l’architecte parisien André Croizé avec Bernard Deknuydt – auteur des plans. La CIGCEM employait sur le site 663 salariés en 1971 et en comptait encore 170 au moment de sa liquidation en 1981. André Patureaux, le maire de l’époque (1989-2001), obtient pour le projet de réhabilitation du bâtiment le soutien de l’Etat avec la participation du ministère de l’Intérieur (une partie des locaux étant en effet occupée par la Police municipale), du Conseil régional ainsi que du Conseil général. Elle est confiée à l’architecte carolomacérien Éric Lenoir, chargé d’établir un schéma d’orientation des sols et de répartition des services. Lancé au mois de septembre 1990, le chantier se poursuit jusqu’en 1991 et la nouvelle mairie est inaugurée le 23 juin 1991.

— Adresse

1 place de l’Hôtel-de-Ville
Bogny-sur-Meuse

Grand Est

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