Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice— Histoire
La commune de Briare jouit d’une renommée internationale grâce à un patrimoine fluvial et industriel exceptionnel. Sa situation géographique privilégiée a favorisé l’implantation d’industries et notamment celle qui en fait encore sa gloire aujourd’hui, l’usine des émaux de Briare, fondée en 1851. Dans les années 1960-1970, l’aspiration des ouvriers à disposer de logements individualisés et l’évolution des moyens de production vident les cités ouvrières de leurs occupants. La grande cité construite en 1876 accueillant 800 habitants jouxtant l’usine au nord-ouest est rasée en 1980. Le terrain rectangulaire d’une superficie de 1,7 hectares est acquis par EDF, via sa régie foncière, qui y prévoit la construction de logements destinés aux agents de la centrale nucléaire de Bellevillesur – Loire (mise en service en 1987-1988) située à une vingtaine de kilomètres de Briare. Le terrain libéré se situe à l’entrée ouest de la ville, à proximité immédiate de la gare. Conçue comme une enclave dans le tissu urbain peu dense et désordonné de Briare, l’opération comprend la construction de 24 maisons individuelles non mitoyennes établies autour d’une rue intérieure formant un U aux extrémités de laquelle sont aménagées deux placettes. L’ensemble possède toutefois une façade urbaine le long du boulevard Loreau (4 maisons à l’alignement et 2 en retrait), l’artère principale desservant le centre-ville de Briare. Les jeunes architectes Jean-Paul Porchon et Odile Bermond, qui signent ici l’une de leurs premières opérations d’envergure, ont privilégié une volumétrie simple reprenant la typologie de la maison traditionnelle avec toit à 2 pentes (très inclinées) couvert en ardoise. Ils optent pour des matériaux traditionnels et chaleureux, le bois, utilisé pour l’ossature et en bardage, associé à la brique omniprésente qui se déploie également sur les murs de clôture desservant une cour individuelle protégeant chaque maison des regards extérieurs. Les façades sur rue sont presque aveugles participant ainsi de cette quête d’intimité, tandis qu’elles s’ouvrent généreusement sur les jardins privatifs aménagés à l’arrière. Les architectes, qui ont puisé leurs références dans les formes domestiques de l’Europe du Nord, ont apporté un grand soin aux volumes intérieurs notamment par l’aménagement d’un séjour à double hauteur. Mentionné au Palmarès national de l’habitat en 1986, l’ensemble se démarque alors par une approche formelle et urbaine défendue aujourd’hui.