Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice
L’architecte fait le choix du béton, matériau alors novateur, en particulier dans une commande religieuse, et d’autant plus dans un milieu rural tel que le Morvan. Haute de 21 mètres, la structure pyramidale est largement ajourée pour laisser voir la statue de la Vierge à l’Enfant, œuvre taillée dans la pierre, peinte et dorée. Le dessin de l’édicule s’inspire de l’architecture des flèches gothiques, reprenant ses formes caractéristiques : arcs trilobés, ogives, pinacles. A la fois piédestal, reposoir, ciborium, signal dans le paysage, le monument dialogue – grâce à une trouée dans le taillis voisin – avec le clocher de l’église situé en contrebas, également construit par Renaud et comprenant lui aussi une statue mariale au-dessus de son portail. Le monument est fait pour être vu de loin, il ne comprend guère de détails ornementaux. A ce titre, il constitue un avatar en dur des édicules provisoires de procession, tels qu’on pouvait en voir lors des rites ambulatoires en France jusque dans les années 1980.
— Histoire
Afin de stimuler la foi de ses paroissiens – dans un contexte d’opposition avec l’autorité municipale et d’exode rural – et de soutenir la construction d’une nouvelle église paroissiale, le curé de Chiddes instaure, en 1908, un pèlerinage au mont Charlet, hauteur qui domine le bourg de Chiddes au nord-ouest. Chaque année, la procession quitte l’église pour gagner le sommet tout proche et attire, dès sa fondation, une foule nombreuse de pèlerins. En 1911, le diocèse sollicite l’architecte Georges-Théodore Renaud pour dessiner le clocher de la nouvelle église ainsi qu’un monument qui doit être érigé au sommet du mont Charlet en l’honneur du grand pardon de Notre-Dame. L’édicule est livré en 1927.