Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice
Le Louvre-Lens se développe sur un ensemble de 5 volumes de plein pied, avec un niveau de sous-sol, tout en longueur, dont les façades en aluminium et verre reflètent le paysage environnant. Les bâtiments dialoguent avec le parc de 20 hectares et se fondent dans le paysage en une architecture évanescente et aérienne. Les 5 bâtiments sont composés comme suit : la scène, la galerie d’exposition temporaire, le hall d’accueil comprenant la cafétéria, le centre de ressources et la librairie-boutique, la galerie du temps et le pavillon de verre. Cet ensemble est complété par 3 autres bâtiments : les ateliers pédagogiques accolés à l’angle sud de la galerie du temps, le bâtiment de l’administration et le restaurant de forme ronde installé dans le parc. La surface totale du Louvre-Lens est de 28 000 m², le bâtiment principal fait 360 m. de long et les façades vitrées s’élèvent à 6 m. L’entrée se fait par le hall d’accueil, bloc carré au centre de la composition, à partir duquel se déploient en deux ailes les galeries d’exposition dont les façades extérieures sont lisibles depuis l’intérieur entièrement vitré. L’espace de 3000 m², non cloisonné, est scandé de « bulles vitrées » (salon des mécènes, médiathèque, librairie-boutique, cafétéria, espace pique-nique) et au centre une cage d’escalier circulaire permet l’accès aux vestiaires et sanitaires ainsi qu’aux réserves visibles et visitables. Un jeu entre la composition rectiligne des bâtiments et l’écriture serpentine des aménagements se développe. De part et d’autre du hall se déploient deux vastes ailes d’exposition, formant des plateaux qui, libres de partition, accueillent des expositions. Ces deux galeries sont bordées de murs aveugles mais disposent d’une lumière zénithale dont l’intensité peut être contrôlée par un système de volets mobiles. Leur structure de poutres d’acier en T, extrêmement fines mais très rapprochées, crée une sorte de voilure et permet de développer dans chacune un volume important d’un seul tenant. A l’ouest s’ouvre la galerie d’exposition temporaire, destinée à accueillir des grandes expositions internationales d’une durée d’environ trois mois. Au bout de celle-ci et communiquant avec elle, se trouve la Scène, grand auditorium de 270 places. Le sol du foyer accueille l’une des œuvres contemporaines du musée, une mosaïque de l’artiste Yayoi Kusama, Flowers that bloom in the universe. À l’est, la Galerie du temps s’étire sur 120 mètres de long et 3 000 m² sans qu’aucun poteau ne vienne interrompre le regard. Les murs intérieurs ont été recouverts d’aluminium dépoli, anodisé, réfléchissant les œuvres d’une manière particulière. À Lens, sont rassemblées en une seule galerie des œuvres qui sont séparées au Louvre par l’histoire des collections et leur organisation encyclopédique dans des départements et espaces différents. Le design, la lumière, l’agencement, les circulations ont été conçus pour valoriser les œuvres et laisser au visiteur la liberté de circuit et de dialogue avec elles. Cette « conversation » est infinie puisque réinventée sans cesse par ses propres déplacements. Sans aucun accrochage sur les murs, la collection est structurée en 28 îlots thématiques, qui réunissent des œuvres parcourant 5000 ans et appartiennent à des domaines artistiques différents (sculpture, peinture, objet d’art ou mobilier). Le Pavillon de verre termine cette aile. De dimensions plus réduites avec une surface de de 1000 m², il est entièrement vitré et transparent. Lieu de contemplation du paysage, cet espace fait écho à certaines pratiques spatiales de l’architecture muséale japonaise qui s’exprime notamment par l’attention à la nature, l’emplacement dans le site et le choix des matériaux, l’intimité du rapport intérieur-extérieur, le parcours et l’articulation des espaces, ménageant notamment des espaces de respiration et de médiation pour le visiteur. Aux alentours de ce bâtiment principal, deux autres réalisations ont été intégrées : le bâtiment administratif dont les tons gris et neutres se fondent dans l’écosystème, et le restaurant, bulle de verre au milieu du parc.
— Histoire
L’inauguration du Louvre-Lens le 4 décembre 2012 marque la fin de 10 ans de réflexion sur l’essence même de ce lieu culturel, son implantation dans le bassin minier et le territoire, appuyé par la création d’Euralens, association dédiée au développement économique du territoire, de la mission Louvre-Lens tourisme et par l’inscription du bassin minier du Nord Pas-de-Calais au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce développement territorial et touristique est aujourd’hui conforté par un contrat de destination touristique « Autour du Louvre-Lens » depuis 2015. Le 27 mai 2003, Jean-Jacques Aillagon, ministre de la culture, plaide en faveur d’une décentralisation des grands établissements culturels parisiens. La candidature de la ville de Lens est retenue en novembre 2004 et un concours international d’architecture est lancé en janvier 2005 par Daniel Percheron, président de la Région Nord Pas-de-Calais auquel 124 cabinets d’architectes candidatent. Le 26 septembre 2005, le projet des architectes japonais Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa de l’agence SANAA et de la paysagiste française Catherine Mosbach est retenu par le jury. Le chantier débute en novembre 2009.