Résidence Les Châtaigniers, ancienne cité américaine
Architecture remarquable — Auteur : — Description de l'édifice
Le terrain choisi est situé entre la Loire et la route départementale n° 960, offrant des commodités d'accès depuis Orléans et un cadre paysager agréable. L'accès à l'intérieur de la résidence se fait par un point unique, rue des Châtaigniers : l'ensemble des allers et venues sont contrôlées depuis un pavillon de conciergerie. Ses façades mêlent les panneaux de béton préfabriqués aux moellons de pays. Un portique en béton armé forme une courbe épousant celle de la voie d'entrée de la cité : recouvrant partiellement le toit de la conciergerie, il est percé d'un oculus ovale au-dessus du jardin, rappelant l'influence brésilienne sur les architectes français des années 1950. Les vingt immeubles d'habitation sont composés sur une trame identique, chaque entrée donnant accès à six appartements sur trois niveaux. La nécessité d'une conception économique, facile et rapide à construire, explique le dessin simple et répétitif des façades qui ne présentent aucun élément de décor. Les appartements sont néanmoins fonctionnels et offrent, à leur achèvement, un niveau de confort conforme à celui attendu par les familles américaines. Trois pavillons sont enfin construits sur le chemin de halage faisant face à la Loire : établis en rez-de-chaussée, ils évoquent davantage, par les jeux de leurs ouvertures et l'alternance de plans concaves et convexes, les recherches esthétiques de l'architecture des années 1950.
— Histoire
En France, le déploiement de l'OTAN face aux forces du pacte de Varsovie se traduit par la construction à partir de 1950 de bases militaires américaines, en particulier pour les forces aériennes. La ville d'Orléans est choisie, du fait de sa position centrale et de sa proximité avec Paris, pour accueillir le centre de commandement américain : 13 000 personnes, militaires et civils accompagnés de leur famille doivent ainsi être logées dans un délai particulièrement restreint. Les autorités françaises et américaines s'accordent pour que les nouveaux arrivants ne soient pas directement mêlés à la population locale : des lotissements et des ensembles de logements collectifs doivent ainsi être construits à leur attention dans la périphérie d'Orléans, ces résidences devant pouvoir fonctionner en relative autonomie. La cité des Châtaigniers, à Saint-Jean-de-Braye, mise en chantier en août 1953 est achevée dès l'année suivante.