Stade d’honneur

Architecture remarquable — Auteur :

Du projet initial, seule une vaste tribune est finalement réalisée, pourvue d’une première rangée de gradins orientée vers le stade et d’une seconde, aujourd’hui inutilisée, destinée au vélodrome. Ce dispositif dissimule un gymnase couvert d’une voûte de béton armé renforcée par un maillage de fines nervures, un procédé technique qui rappelle fortement les œuvres de Pier Luigi Nervi (1891-1979) telles que le hangar aérien d’Orvietto conçu en 1935. Sarger connaît le travail de l’ingénieur italien depuis leur collaboration sur le chantier de la basilique du Sacré-Cœur à Alger, dans les années 1950. Les parois latérales du gymnase sont animées par de grandes verrières, rythmées par d’imposants étais de béton en V et par les escaliers, donnant accès aux tribunes. À cela s’ajoutent, de chaque côté du bâtiment, les entrées surmontées d’élégants auvents en forme d’ailes d’avion. La mise en œuvre de l’ensemble, laissé brut de décoffrage, rappelle l’église Notre-Dame ainsi que les châteaux d’eau de la commune édifiés dans les années 1950.

Claude Bonnefoy, l’auteur de la villa Ombre Blanche, imagine un complexe sportif comprenant un stade disposant de tribunes couvertes, un gymnase et un vélodrome à ciel ouvert. L’architecte sollicite l’ingénieur René Sarger pour mener à bien ce projet ambitieux qui devait allier technicité et esthétisme et figurer aux côtés du marché central et de l’église Notre-Dame comme l’une des grandes réalisations de la Reconstruction. Affecté par de difficultés techniques et juridiques, le chantier est interrompu, puis modifié en cours d’exécution. Seule la tribune de Stade d’honneur et son gymnase en sous-sol ont été construits. La ville de Royan a constitué pour l’armée allemande une des dernières poches de résistance pour défendre l’estuaire de la Gironde. Pour libérer la ville, l’armée alliée l’a bombardée à deux reprises le 4 et 5 janvier 1945 puis en avril 1945. Royan est détruite à 85 %. Un grand chantier s’ouvre alors pour reloger les habitants et reconstruire les équipements collectifs. La construction du stade d’honneur s’inscrit dans cette politique. Le stade a été pensé pour clore la perspective de la Tache Verte, et faire ainsi le lien entre la gare et le centre-ville.

boulevard Clémenceau ; boulevard de Lattre-de-Tassigny
Royan

Nouvelle-Aquitaine